Non, mais quel culot ! Voici la perfide Albion qui crache sur tout ce que nous avons de plus sacré : nos institutions, notre vieux Président et son prédécesseur le mythe errant, notre Galouzeau de Villepin à nous, nos syndicats, nos socialistes, nos professeurs... Messieurs les Anglais, ce n'est vraiment pas sympa de votre part de vous moquer de l'Homme Malade !
Trouvé sur
TF1:
Après le "non" au référendum sur la Constitution puis le bras de fer Chirac-Blair sur la PAC, quelle image la France renvoie-t-elle à l'étranger, et notamment dans le monde anglo-saxon ? A lire la tribune libre publiée par Denis MacShane, député britannique travailliste et ministre des Affaires européennes entre 2002 et 2005, dans Newsweek, elle est tout sauf positive.
Selon lui, la France est par exemple le seul pays européen à ne pas avoir tiré les conséquences de la chute du communisme et de son ouverture au capitalisme. Mettant en exergue le refus et l'opposition à lancer les réformes nécessaires pour s'adapter à cette nouvelle donne, l'ancien ministre socialiste considère l'Hexagone comme l"homme malade de l'Europe". Comme conséquence, il pointe le déficit commercial, la dette abyssale de l'Etat, le chômage à 10% depuis 10 ans. "L'industrie la plus performante de la France, ce sont les Restaurants du coeur" lance l'ex-membre du gouvernement de Tony Blair.
Mettant en cause autant François Mitterrand pour ses nationalisations du début des années 80 que les "100 jours" de Dominique de Villepin –"un Premier ministre qui produit plus de livres que la France produit d'emplois-, Denis MacShane explique que les politiques français ne sont pas près à "rompre avec l'idéologie étatiste".
La suite est encore plus féroce : "la France sait seulement dire non". Pêle-mêle, les syndicats qui disent "non" aux réformes du marché de travail, les chefs d'entreprises qui disent "non" aux réformes fiscales, les médias parisiens qui disent "non" à tout ce qui vient d'Angleterre ou des Etats-Unis, Chirac qui dit "non" aux plombiers polonais, les leaders socialistes qui disent "non" à l'Europe, les professeurs qui disent "non" aux financement des universités par le privé… "
"Cette France des 'nonistes" est un problème majeur pour l'Europe" lance Denis MacShane. "Si elle n'apprend pas à dire 'oui', à la nouvelle économie, aux nouvelles idées sur la manière de mener une société moderne, alors il n'y aura pas de relance en Europe".
Rappelons que dans les années 70, l'homme malade de l'Europe était la Grande Bretagne, ravagée par les travaillistes avant que Thatcher ne vienne changer la donne, son Hayek sous le bras (Rothbard, ce sera peut-être pour la génération d'après !).
Le fait que les mêmes travaillistes recommandent à présent de "rompre avec l'idéologie étatiste" est significatif à la fois de leur propre virage idéologique 35 ans après, et du fossé qui les sépare de la droite française, qui se croit encore au XIXe siècle (interventionnisme, protectionnisme, étatisme, monarchisme, gâtisme).
Certes tout n'est pas reluisant chez les Gibis. Il fait souvent mauvais temps en Grande Bretagne, et la nourriture est, comment dire... différente (encore qu'il y a de nombreux chefs français et que la cuisine s'est paraît-il beaucoup améliorée). Et ils n'ont pas notre chère Sécu, les pauvres, ni nos Restaurants du Coeur, ni nos politiciens attentionnés... Je crois qu'on leur a octroyé les JO uniquement par compassion.
Et puis, grande différence avec nous, ils roulent à gauche - une gauche moderne qui a compris que le social passe par l'entreprise, l'emploi, et la libération des forces vives de la nation (tiens, ça ne vous rappelle rien, cette formule-là ?).
A lire, la dernière interview de
Claude Reichman : "plusieurs milliers de personnes ont quitté la Sécu, dont moi-même". Mais qu'attend le gouvernement pour mettre hors d'état de nuire ce dangereux agitateur ?